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L'ESPACE ET SES QUALITÉS PSYCHOMOTRICES

Ca bouge ! et c’est parce qu’un enfant monte et descend, qu’il court et qu’il saute, lève les bras ou encore s’assied, qu’il forme sa personnalité et que son psychisme se développe. C’est ainsi qu’il apprendra à évaluer une distance ou une hauteur, à franchir un obstacle, à reconnaître un danger. C’est ainsi qu’il acquiert la maîtrise de son corps et de l’espace. Ici, l’espace bien sûr est éminemment important car il est par excellence la dimension du mouvement.




Contrairement au jeu symbolique où l’enfant plie l’espace à ses désirs et en fait un outil pour son jeu, ici, dans le jeu moteur, c’est le corps de l’enfant qui se plie à l’espace : monter, descendre, glisser, se cacher, jeter, courir, et tant d’autres mouvements et gestes que l’enfant aura perpétuellement comme s’il voulait en imprimer son être et les intégrer en lui.
Tout petit déjà, un enfant qui jette systématiquement un objet à travers les barreaux de son lit confronte son corps à l’espace, ou cet autre qui détruit aussitôt toute construction à peine achevée.
Quand un enfant se met debout, à la verticale il sera livré à ces formes constructives de l’architecture que Le Corbusier a exprimées par cette phrase : « l’angle droit est la verticale de l’horizontale », Architecture qui est là autour de l’enfant, non seulement espace où il pourra courir, tourner autour de l’obstacle, à certains endroits monter, à d’autres descendre, mais aussi celui où il pourra se cacher du regard ou du bruit ou des deux à la fois, être là avec tous ou avec quelques uns seulement, dans la lumière ou dans l’ombre, ou encore voir dehors. Cet espace entier est moteur parce qu’il permet aux enfants le mouvement, le geste qui leur donne l’occasion d’appréhender le devant, le derrière, la gauche et la droite, le haut et le bas… ; cet espace, les enfants pourront le vivre ainsi car il aura été conçu comme tel, non plus comme un volume vu de l’extérieur, mais bien parce qu’il a été « pratiqué » durant toute sa conception.

Les grands principes d’une structure de jeu :

- être évolutive : posséder une gradation des difficultés permettant son utilisation aussi bien par les plus petits que par les plus grands et qu’elle puisse conserver son intérêt longtemps.
- si l’enfant arrive à monter tout seul, il faut aussi qu’il arrive à en redescendre tout seul
- jamais d’impasse, toujours une entrée et une sortie de même difficulté
- permettre un maximum de circuits différents : donner le choix entre diverses possibilités
- être accessible aux adultes à n’importe quel endroit, afin qu’ils puissent aller chercher un enfant en difficulté
- donner à l’adulte une impression de sécurité : l’enfant se sentira en sécurité si l’adulte le ressent comme tel
- être à proximité de l’adulte : l’enfant doit pouvoir montrer ce qu’il sait faire mais aussi ne pas se sentir perpétuellement sous le regard de l’adulte, tout en le sachant proche. Il doit pouvoir aussi se faire accompagner par l’adulte du bas ou de l’extérieur.
- il faut penser aussi qu’une structure de jeu peut délimiter des espaces.